J’étais de plus en plus rouge en sachant que mon employeur me regardait. Je ne sais pas pourquoi cela me mettais à ce point mal à l’aise… ou me rendait timide… Ses tapes d’encouragement me faisaient doucement frémir. J’avais du mal à soutenir son regard, je restais encore à l’époque victorienne où les personnes en bas de l’échelle se devait de baisser la tête en présence d’un haut gradé. Même si le regard d’Evans était tendre, il restait supérieur à moi, je me devais donc de baisser les yeux, et c’est ce que je fis.

Je prenais timidement le verre de limonade qu’il me servait, parlant tout aussi timidement.

« Merci Monsieur Lawrence… »

Je buvais un peu de ce breuvage, mes gestes étant toujours dictés par la timidité.

« Tu peux explorer un peu la place, je vais aller finaliser tes papiers d'embauche.»

Je hochais la tête, souriant grand, tout content d’avoir été engagé. J’étais vraiment heureux ! C’était là mon premier VRAI travail ! En plus, un travail qui nécessitait d’être sociable, quoi de mieux ?

« Oh merde..... Quoi encore...»

Je relevais rapidement la tête vers Evans, entendant son téléphone sonner. J’essayais de me faire tout petit et de ne surtout pas entendre la conversation. Mon employeur semblait énervé…

« Tu rigoles? J'ai une formation à faire, et là, tu me lâches comme ça dix minutes avant le début de ton quart de travail, alors que tu m'fais deux postes ce soir? Tu pourras rester chez toi les autres soirs, si on arrive à se passer de toi ce soir on devrait être capable de se passer de toi tous les jours.»

J’étais mal pour l’employé… ça ne devait pas être de sa faute le pauvre… Certes Monsieur Lawrence pouvait être énervé d’être prévenu à la dernière minute mais pas au point de renvoyer l’autre employé… si ? Ca m’inquiétait un peu. Pour ma part, je ne suis jamais malade, il n’y aura que les jours et nuits de nouvelle lune où je ne pourrai pas venir mais j’en avais informé Evans dès l’entretien d’embauche.

Je voyais l’autre vampire se diriger vers moi, venant derrière le comptoir avant de se prendre un grand verre de vodka.

« Bon... on est dans la merde ce soir, j'ai un employé qui n'est pas rentré. Du coup, on est tous les deux, ainsi que le videur et le doorman. Attends-toi à finir tard ce soir.»

Je hochais la tête en le voyant descendre son verre d’un coup…

J’espère que ce n’est rien de très grave pour lui. En attendant, faisons de notre mieux pour ce soir !

Je souriais, enthousiaste à l’idée de travailler.